Migrations : encore une fois, l’Europe s’en sort de justesse, dans un accord a minima

Migrations : encore une fois, l’Europe s’en sort de justesse, dans un accord a minima

Communiqué de Jean-Christophe Lagarde Paris, le 29 juin 2018 Encore une fois, l’Europe s’en sort de justesse, dans un accord a minima, alors que son rôle devrait justement être d’anticiper les crises et non de réagir à la pression des événements.   Ce n’est pas l’Europe qui échoue sur les migrations depuis cinq ans puisque ce sont le Etats qui refusent de lui en donner la responsabilité. Je salue, néanmoins, le premier pas que constitue cet accord en faveur de la création de « centres contrôlés » aux portes de l’Europe. C’est une première prise de conscience que les Etats ne peuvent répondre isolément à la crise migratoire.  Mais il faudra aller rapidement plus loin en créant un Ministère Européen des Migrations (MEM). Il devra être chargé : – de protéger nos frontières par la création d’un véritable corps européen de garde-côtes et de garde-frontières ; – de la gestion de « centres d’accueil » hors du territoire européen, sur le continent d’origine, pour qu’ils puissent être réellement efficaces et éviter ces traversées dans des conditions inhumaines ; – d’organiser l’accueil des étrangers en conservant pour chaque État le droit de fixer le nombre qu’il souhaite accueillir et les critères de visa ; – d’unifier les critères du droit d’asile qui doivent être les mêmes dans tous les pays européens ; – et de supprimer la liberté d’installation pour les étrangers non communautaires, car il n’est pas possible qu’un étranger ayant obtenu un visa dans un pays puisse ensuite s’installer dans tous les autres de l’Union. Nous ne pouvons plus rester au milieu du gué. Les Etats membres ne peuvent plus gérer seuls...
Les 9 missions stratégiques que nous allons devoir remplir pour une Europe puissante

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TRIBUNE DE JEAN-CHRISTOPHE LAGARDE – Nous poursuivrons le dialogue avec tous ceux qui partagent notre diagnostic et nos ambitions.   LIRE LA TRIBUNE SUR LE HUFFINGTON POST   Après l’effondrement du Mur de Berlin et de l’ensemble du bloc soviétique, l’Europe a raté la chance historique qui était la sienne de donner un nouvel élan à la construction européenne. L’Europe qui s’est relevée des guerres et de la barbarie de la première moitié du XXe siècle en inventant un modèle unique de coopération entre nations, nous apporté paix et croissance. Mais elle n’a pas su retrouver le même souffle et saisir l’occasion de devenir la puissance qu’elle devrait être. Elle s’est rabougrie dans une vision administrative et pusillanime de ses missions. Par manque de vision, elle accompagne et subit, aujourd’hui, une mondialisation qui nous impose des intérêts et des modèles économiques et sociaux aux antipodes de ceux que l’humanisme européen a fait émerger au cours des siècles. Tandis que les populistes de tous bords trouvent de plus en plus d’écho auprès de nos concitoyens déboussolés, la responsabilité des gouvernements nationaux, au cours des dernières décennies, est immense. Car plus les voix des europhobes portent haut, moins les dirigeants nationaux défendent l’étendard européen. Chaque fois qu’une mesure impopulaire est prise, ils brandissent l’Europe comme bouc-émissaire, pour s’exonérer de leurs propres responsabilités. Aucun d’entre eux n’a été capable de fixer des perspectives fédératrices. De petites lâchetés en grands renoncements, le plus beau projet politique porté sur notre continent se détisse sous nos yeux. Nos concitoyens ont fini par croire que nos échecs collectifs étaient imputables à « trop d’Europe » alors même que c’est...