« Macron, comme nous, veut une recomposition politique. Il est au centre gauche, nous au centre droit, nous avons vocation à nous parler. »

« Macron, comme nous, veut une recomposition politique. Il est au centre gauche, nous au centre droit, nous avons vocation à nous parler. »

Quelle impression vous laisse la démission d’Emmanuel Macron ? C’est la mise à mort d’une nouvelle candidature Hollande. Voilà son second ministre de l’Economie, après Montebourg, à signer l’épitaphe de son échec économique. Depuis des mois Emmanuel Macron disait des choses compatibles avec ce que défend l’UDI depuis longtemps. Mais il le disait le soir et le matin se réveillait ministre-prisonnier ! Il vient de se libérer d’un gouvernement dans lequel il ne croyait plus. C’est un acte fort qui correspond à ce que veulent beaucoup de Français : faire autre chose, renouveler et recomposer le paysage politique. Il est donc compatible avec vous centristes de droite ? Il incarne le centre gauche, mais comme nous, il refuse absolument que se reproduise en 2017 ce qui a échoué en 2012 et que repassent les mêmes plats réchauffés, c’est à dire tout ceux qui ont gouverné -ou essayé de gouverner- et ont échoué. Qui donc sont les plats réchauffés ? Hollande, Sarkozy, Bayrou, Mélenchon, Le Pen. Tous ces acteurs d’un jeu figé, candidats à la présidentielle sans que jamais rien ne change. Macron, comme nous, veut une recomposition politique. Il est au centre gauche, nous au centre droit, nous avons vocation à nous parler. Il y a plus de points communs dans le discours qu’il tient depuis deux ans avec nous qu’avec Aubry, Montebourg ou Hamon. Pourtant, vous n’avez pas voté ses lois à l’Assemblée ? Car elles étaient émasculées par le gouvernement, notamment sa loi de modernisation. Nous pensons que le modèle économique et social francais est périmé, par exemple qu’il faut libérer les PME-PMI, appliquer une TVA sociale...
« L’opposition ne peut pas vouloir faire croire qu’il suffirait de changer de président pour que la menace terroriste et la guerre disparaissent. »

« L’opposition ne peut pas vouloir faire croire qu’il suffirait de changer de président pour que la menace terroriste et la guerre disparaissent. »

Atlantico: Comment se passe cet été – qui aura marqué la France –  à Drancy, la commune de Seine Saint Denis dont vous êtes le maire et qui accueille une forte proportion de population immigrée ou d’origine arabo-musulmane ? Où en sont les relations entre les gens ? Comment cette population a-t-elle réagi/régit-elle aux dernières attaques terroristes à caractère islamiste survenues en France ? Jean-Christophe Lagarde : Cette population réagit comme le reste de la population française, avec de l’inquiétude et de la colère. L’inquiétude concerne la répétition des actes barbares auxquels nous faisons face depuis un an et demi, mais également la crainte d’être pointée du doigt. Pour ce qui est de la colère, elle est double : elle est tournée contre ces actes barbares, mais également – même si cela s’est calmé après l’attentat de Saint-Etienne du Rouvray –contre les représentants de la communauté musulmane qui ne réagissaient pas suffisamment à leurs yeux pour se démarquer des terroristes de Daech mais également pour affirmer leur propre rôle, la part qu’ils doivent et souhaitent prendre dans cette guerre qui nous est livrée. La caractéristique de la communauté musulmane est de ne pas être organisée, de ne pas avoir de lieux pour se rencontrer. Pour la communauté musulmane, comme pour la communauté nationale, un catalyseur est nécessaire, et ce catalyseur peut venir d’une initiative de personnalités de cette communauté, connues et crédibles, comme on l’a vu avec l’appel lancé dans le JDD. Concernant les réactions suite aux différentes attaques terroristes à caractère islamiste en France, une partie minoritaire a pu dénoncer les attentats deCharlie Hebdo tout en affirmant que le journal s’était quand...